Pourquoi La Suite de Le Bon, la Brute et le Truand N’a Jamais Vu le Jour?

Le Bon, la Brute et le Truand, réalisé par Sergio Leone en 1966, est considéré comme l’un des films les plus emblématiques du genre spaghetti western. Ce film, mettant en vedette Clint Eastwood, Lee Van Cleef et Eli Wallach, n’a mais jamais eu de suite directe, malgré un succès retentissant tant au niveau commercial que critique. Alors, qu’est-ce qui a empêché la réalisation de Le Bon, la Brute et le Truand 2 ? Cet article explore les raisons complexes derrière cet échec.

La genèse d’un projet avorté

Luciano Vincenzoni, scénariste de renom ayant collaboré sur Le Bon, la Brute et le Truand, avait en tête un projet ambitieux pour une suite. Après le succès du film original, l’idée d’un second opus semblait naturelle. Vincenzoni avait même écrit un traitement pour ce qui aurait pu devenir Le Bon, la Brute et le Truand 2. Ce script prévoyait de retrouver Clint Eastwood, cette fois dans le rôle de narrateur, et se déroulait vingt ans après les événements du premier film.

Pour réaliser ce projet, le réalisateur Joe Dante, connu pour Gremlins, avait été approché. Pourtant, le billet vert n’a jamais été délivré, en grande partie à cause de Sergio Leone. Malgré la préparation avancée, une rupture entre Leone et Vincenzoni a été un obstacle majeur, allant jusqu’à créer une distance insurmontable entre les deux hommes.

L’origine du conflit

La mésentente entre Sergio Leone et Luciano Vincenzoni était principalement d’ordre financier. Leone, préoccupés par préserver le contrôle et les bénéfices de son chef-d’œuvre, ne voyait pas d’un bon œil le fait de partager le succès d’une éventuelle suite. Vincenzoni a souvent mentionné que Leone ne se sentait pas à l’aise avec l’idée de diluer le prestige de son œuvre originale avec une suite, créant ainsi une atmosphère de méfiance et de divergence artistique.

L’impact de la trilogie du dollar

Une autre complication réside dans l’association du film avec ce qu’on appelle la “Trilogie du dollar”. Bien que Le Bon, la Brute et le Truand soit souvent commercialisé comme la troisième partie de cette trilogie, il n’y avait pas d’intention initiale de Leone pour établir un lien narratif fort entre les films. Cette fausse trilogie, résultat d’une stratégie marketing, a rendu la situation encore plus complexe, Leone étant réticent à perpétuer une suite ne correspondant pas à sa vision artistique.

Le scénario potentiel de le bon, la brute et le truand 2

Selon le spécialiste Marco Giusti, auteur du Dizionario del western all’italiana, le scénario pour Le Bon, la Brute et le Truand 2 aurait suivi les aventures de Tuco, joué par Eli Wallach, à la recherche de l’or confédéré. Le personnage de Clint Eastwood, Blondie, serait revenu sous forme de narration, racontant l’histoire de son petit-fils traqué par Tuco. Cette trame semblait prometteuse et aurait probablement attiré de nombreux fans du film original.

Malheureusement, cette idée resta à l’état de projet malgré l’intérêt de Clint Eastwood pour reprendre son rôle iconique dans cette nouvelle capacité narrative. La dynamique entre les personnages, riche en tensions et en trahisons, aurait pu offrir une continuité captivante à l’histoire originale. Mais sans l’assentiment de Leone, rien ne put avancer.

Une absence de coopération

Les désaccords entre Vincenzoni et Leone concernant non seulement les bénéfices financiers mais aussi la direction artistique furent donc insurmontables. Leone, ayant déjà prouvé sa maîtrise du genre western avec des techniques cinématographiques uniques telles que les plans rapprochés et les scènes de duel tendues, n’était pas disposé à compromettre sa vision. L’absence de son implication directe fut un coup dur pour tout espoir de suite.

Conséquences pour le spaghetti western

L’absence de Le Bon, la Brute et le Truand 2 a laissé un vide notable dans l’univers du spaghetti western. Pourtant, Sergio Leone et son équipe ont transformé ce manque en une opportunité pour explorer d’autres histoires captivantes dans ce genre. La filmographie de Leone, riche en chefs-d’œuvre, comprend entre autres Il était une fois en Amérique, qui continue d’influencer le cinéma occidental.

Malgré cette absence de suite directe, la marque indélébile laissée par Le Bon, la Brute et le Truand continue d’inspirer. Les techniques de Leone sont encore étudiées et analysées par les cinéphiles et les réalisateurs modernes. Découvrez ces films avec Kevin Costner… saurez-vous les reconnaître ? et plongez dans l’univers intéressant des westerns contemporains.

Personnalité Rôle Impact sur le projet
Clint Eastwood Blondie / Narrateur Intérêt pour reprendre son rôle
Luciano Vincenzoni Scénariste Écriture du traitement pour la suite
Sergio Leone Réalisateur Refus de participer à la suite
Joe Dante Réalisateur potentiel Approché pour diriger la suite

L’héritage durable de le bon, la brute et le truand

Finalement, l’absence de Le Bon, la Brute et le Truand 2 a paradoxalement enrichi la légende du film original. La reconnaissance continue du film témoigne de sa puissance incontestée. L’équilibre complexe entre action intense, drames personnels et paysages majestueux continue de fasciner et de captiver les nouvelles générations.

Avec des figures emblématiques comme Clint Eastwood, le film a cimenté sa place dans l’histoire du cinéma. Les thématiques comme la trahison, l’avidité et la survie, explorées avec une subtilité remarquable, restent pertinentes. Ainsi, même sans une suite directe, le film original demeure un pilier du genre spaghetti western.

En résumé, bien que les désaccords personnels et les divergences artistiques aient sapé les fondations d’une suite potentielle, Le Bon, la Brute et le Truand continue d’occuper une place de choix dans le cœur des amateurs de western. Sa mise en scène innovante et son casting mémorable transcendent le temps, confirmant son statut de classique indémodable.

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