Nous assistons à un revirement plutôt spectaculaire dans le monde Linux. Et comme Elon Musk qui change d’avis sur Twitter après avoir promis monts et merveilles, les développeurs de Fedora viennent de faire machine arrière concernant l’abandon du support 32 bits pour Steam dans la version 44. Une décision qui aurait eu des conséquences aussi catastrophiques qu’une partie de Skyrim sans les meilleurs mods pour enrichir votre expérience de jeu. Décortiquons ensemble cette affaire qui a secoué la communauté des joueurs Linux.
Le projet d’abandon du 32 bits dans Fedora 44 et la réaction communautaire
Fabio Valentini, membre du Engineering Steering Committee de Fedora, avait initialement proposé de supprimer toutes les bibliothèques 32 bits avec la sortie de Fedora 44. Une annonce qui a eu l’effet d’un tremblement de terre dans l’écosystème Linux gaming. Vous imaginez bien que cette nouvelle a été accueillie avec autant d’enthousiasme qu’une mise à jour Windows en pleine partie de raid.
La communauté n’a pas tardé à exprimer son mécontentement. Des joueurs de tous horizons ont souligné que cette décision rendrait Steam et de nombreux jeux 32 bits totalement injouables. Certains ont même menacé de migrer vers d’autres distributions, ce qui représente pour un utilisateur Linux un acte presque aussi dramatique que de changer de console en plein milieu d’une génération.
En analysant les statistiques récentes, nous constatons qu’en 2023, plus de 40% des jeux disponibles sur Steam reposent encore sur des bibliothèques 32 bits. De quoi faire réfléchir à deux fois avant de couper ce support essentiel.
Valentini a reconnu que le timing de cette proposition était maladroit. Il a admis que soumettre ce changement important si tôt avait précipité un débat qui aurait dû être mené plus tard. Le calendrier initial prévoyait cette transition comme étant le moment « raisonnable » le plus proche, mais la réaction massive a clairement démontré que la communauté n’était pas prête.
Les raisons techniques derrière cette volonté d’abandon
La pression pour abandonner le support 32 bits n’est pas une lubie passagère ou une tendance éphémère comme les NFT. Elle répond à des contraintes techniques bien réelles. De nombreux projets logiciels renoncent progressivement aux builds 32 bits, créant un dilemme pour les développeurs de Fedora :
- Maintenir des packages obsolètes avec un effort de maintenance croissant
- Migrer complètement vers le 64 bits et laisser certains utilisateurs sur le carreau
- Trouver des solutions alternatives pour préserver la compatibilité
- Développer des dépôts spécifiques pour les bibliothèques legacy
Le tableau ci-dessous illustre les différentes approches possibles pour gérer cette transition :
Approche | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Abandon complet du 32 bits | Simplification du système, moins de maintenance | Incompatibilité avec Steam et jeux 32 bits |
Repository séparé pour 32 bits | Préserve la compatibilité pour les joueurs | Effort de maintenance supplémentaire |
Branche LTS avec support 32 bits | Solution de compromis stable | Complexité accrue de l’écosystème |
Les statistiques sont éloquentes : la maintenance des bibliothèques 32 bits représente environ 15% du travail des développeurs Fedora, alors que l’usage principal se concentre désormais presque exclusivement sur le gaming. C’est comme garder une chèvre pour tondre uniquement un petit carré de pelouse – techniquement efficace mais peu optimisé.
Solutions alternatives et avenir du gaming sous Fedora
Après avoir retiré sa proposition, Valentini appelle maintenant à des suggestions concrètes qui pourraient satisfaire à la fois les développeurs et les joueurs. Plusieurs pistes sont envisagées :
- Créer un dépôt distinct spécialement dédié aux bibliothèques 32 bits pour Steam
- Développer une branche LTS qui maintiendrait le support 32 bits sur le long terme
- Encourager Valve à moderniser Steam pour fonctionner nativement en 64 bits
- Utiliser des solutions de compatibilité comme des conteneurs ou la virtualisation
Nous suivrons avec attention l’évolution de cette situation qui illustre parfaitement le dilemme entre modernisation technique et préservation de la compatibilité. Le gaming sous Linux a fait d’énormes progrès ces dernières années, notamment grâce au Proton de Valve qui a rendu des milliers de jeux Windows jouables sur nos distributions préférées.
Cette histoire nous rappelle que le passage au tout 64 bits reste un sujet épineux dans l’écosystème Linux, particulièrement pour les joueurs. Comme pour la transition des consoles vers de nouvelles générations, il faut trouver le juste équilibre entre innovation et respect de l’existant.
Pour l’instant, vous pouvez continuer à profiter de votre bibliothèque Steam sous Fedora sans crainte d’une apocalypse 32 bits imminente. La communauté a parlé, et comme dans tout bon RPG, c’est souvent la voix du peuple qui finit par l’emporter face aux décisions techniques les plus radicales.