Nous voilà confrontés à une situation que même les algorithmes d’Elon Musk n’auraient pas prédite : Clair Obscur Expedition 33 refuse catégoriquement de vous donner une fin « correcte ». Jennifer Sverberg-Yen, la scénariste principale de ce JRPG français qui fait plus parler que les dernières statistiques de fréquentation des salles obscures, a déclaré sans détour qu’aucune fin n’est canonique. Une approche narrative aussi têtue qu’une chèvre des Pyrénées qui refuse de descendre de son rocher.
Développé par Sandfall Interactive, ce titre inspiré de la Belle Époque propose deux dénouements distincts après un parcours émotionnel qui vous retourne plus qu’un politicien en période électorale. La scénariste explique lors d’une interview que les deux fins existent pour des raisons précises, conçues délibérément pour briser vos petits cœurs de joueurs. Aucune n’est parfaite, chacune apporte son lot de déchirements, exactement comme dans la vraie vie où les happy endings sont aussi rares que les tweets mesurés d’un certain milliardaire.
Une bataille fraternelle qui divise plus que les réseaux sociaux
Le climax du jeu oppose Verso et Alicia, deux personnages liés par le sang mais séparés par leurs visions. Votre choix détermine l’issue, mais ni l’une ni l’autre des options ne vous laissera avec le sourire béat du joueur satisfait. Nous avons testé les deux fins, et franchement, c’est plus déchirant qu’une séparation de parents se disputant la garde de leurs NFT.
Cette approche narrative reflète une volonté assumée de rejeter la simplicité. Jennifer Sverberg-Yen et le directeur créatif Guillaume Broche ont délibérément évité le schéma manichéen du bien contre le mal. Ils privilégient une approche où tous les points de vue restent compréhensibles, loin des archétypes traditionnels qui divisent le monde entre gentils et méchants.
| Aspect | Fin A | Fin B |
|---|---|---|
| Impact émotionnel | Déchirant | Déchirant |
| Satisfaction narrative | Imparfaite | Imparfaite |
| Coût pour les personnages | Élevé | Élevé |
Quand la réalité inspire la fiction interactive
L’équipe de développement français a puisé dans l’imperfection de nos dilemmes quotidiens pour construire cette dualité narrative. Comme l’explique Sverberg-Yen, le bonheur de certains personnages s’accompagne nécessairement de sacrifices. Une philosophie qui nous rappelle que la perfection narrative n’existe que dans les contes de fées ou les présentations PowerPoint d’entrepreneurs visionnaires.
Cette approche soulève des questions importantes sur la durée de vie narrative du titre. D’ailleurs, si vous vous interrogez sur la durée totale de cette expérience française, sachez que l’investissement temporel se justifie pleinement par cette richesse scénaristique. Les développeurs ont créé un univers où les perspectives multiples coexistent, chaque camp agissant par amour et préoccupation pour l’avenir de l’autre.
Voici les éléments qui rendent cette approche narrative si particulière :
- Aucune fin considérée comme canonique par les développeurs
- Deux dénouements émotionnellement coûteux
- Une réflexion sur les imperfections de la réalité
- Un rejet assumé du manichéisme narratif
L’art de frustrer intelligemment les joueurs
Cette position créative audacieuse de Sandfall Interactive mérite nos applaudissements, même si elle risque de faire grincer les dents de ceux qui cherchent des réponses définitives. Les développeurs assument pleinement leur choix de vous laisser avec des questions plutôt qu’avec des certitudes bien emballées. C’est plus courageux que les promesses de colonisation martienne d’un certain PDG de l’automobile électrique.
Le succès de Clair Obscur confirme qu’un JRPG français peut rivaliser avec les productions japonaises traditionnelles, tout en apportant sa propre vision narrative. Depuis sa sortie, le titre a d’ailleurs reçu une reconnaissance officielle, jusqu’à être mentionné par des personnalités politiques françaises. Un accomplissement qui prouve que l’industrie vidéoludique hexagonale sait produire des œuvres mémorables, même si elles vous laissent le cœur en miettes comme une chèvre abandonnée en montagne.



