Nous voilà face à l’un des échecs les plus retentissants de l’industrie du gaming : Amazon, géant planétaire pesant plus de 2000 milliards de dollars, s’inclinant devant Steam, cette plateforme dirigée par Valve qui fait figure de chèvre dans un troupeau d’éléphants. Ethan Evans, ancien vice-président d’Amazon, dévoile les dessous de cette débâcle dans un post LinkedIn publié début 2024, révélant comment un mastodonte 250 fois plus imposant peut commettre des erreurs dignes d’un débutant.
Les chiffres qui donnent le vertige : David versus Goliath version gaming
Arrêtons-nous sur les données brutes qui rendent cette défaite encore plus savoureuse pour nous, amateurs de statistiques croustillantes. En 2022, Valve affichait une valorisation de 7,7 milliards de dollars avec environ 1100 employés, quand Amazon trônait déjà à 737 milliards avec plus d’un million de collaborateurs. Aujourd’hui, le géant de Seattle dépasse allègrement les deux billions, mais reste incapable de détrôner cette petite structure qu’est Valve.
Cette disproportion nous rappelle étrangement certaines stratégies d’acquisition tous azimuts qu’on observe chez d’autres milliardaires de la tech. Sauf qu’ici, la taille ne fait pas tout, contrairement aux idées reçues du monde corporate. Steam continue de régner sur la distribution de jeux PC avec une aisance déconcertante, pendant qu’Amazon accumule les tentatives ratées et les licenciements massifs – 14 000 emplois supprimés dans le gaming selon les dernières annonces.
| Entreprise | Valorisation 2022 | Employés | Position Gaming |
|---|---|---|---|
| Valve/Steam | 7,7 milliards $ | 1 100 | Leader distribution PC |
| Amazon | 737 milliards $ | 1 million+ | Échec cuisant |
Une stratégie à la « arrosoir » qui tourne au fiasco
Evans détaille sans fard les multiples approches tentées par Amazon pour conquérir le marché du gaming. D’abord, l’acquisition de Reflexive Entertainment, un petit distributeur PC qui n’a abouti à rien de concluant. Puis, après le rachat de Twitch, la création d’un shop propriétaire en partant du principe naïf que les streamers achèteraient naturellement leurs jeux sur la plateforme d’Amazon.
Faux calcul ! Nous savons bien que les habitudes gaming ne se décrètent pas depuis les bureaux feutrés de Seattle. Vint ensuite Luna, leur service de cloud gaming concurrent de Google Stadia – deux projets qui ont fini au cimetière des innovations prématurées. Pendant ce temps, Steam propose pleins de téléchargements gratuits et maintient sa domination écrasante.
Cette approche du « on balance de l’argent et on voit ce qui colle » nous évoque furieusement certaines méthodes d’investissement qu’on observe ailleurs dans la tech. Sauf que dans le gaming, l’authenticité et la compréhension de la communauté priment sur les budgets pharaoniques.
L’erreur fatale : méconnaître l’écosystème Steam
Evans pointe du doigt le péché originel d’Amazon : « Nous avons sous-estimé ce qui pousse les consommateurs à utiliser Steam ». Cette confession nous fait presque de la peine, tant elle révèle une méconnaissance abyssale du gaming PC. Steam n’est pas qu’un simple magasin, c’est un écosystème complet intégrant :
- Une bibliothèque de jeux centralisée
- Un réseau social gaming intégré
- Un système d’achievements et de collections
- Des fonctionnalités communautaires avancées
Amazon pensait qu’il suffirait de débarquer avec ses gros sabots et sa visibilité mondiale pour séduire les gamers. Erreur de novice ! Les utilisateurs Steam ont développé des habitudes ancrées depuis 2003, date de lancement de la plateforme. Vouloir les déloger sans proposer mieux relève de l’utopie, même avec un budget dépassant le PIB de certains pays.
Cette mésaventure illustre parfaitement qu’en gaming, la compréhension culturelle l’emporte sur la force de frappe financière. Une leçon que d’autres géants de la tech feraient bien de méditer avant leurs prochaines incursions dans notre domaine de prédilection.



