Le net succès des deux premiers Project DIVA ne laissaient guère de doute quant à l’arrivée d’un nouvel opus sur la portable de Sony. Mais à défaut d’un véritable troisième épisode, les développeurs ont préféré jouer la carte de la sécurité en nous proposant un volet intermédiaire reprenant les acquis de la série. Cet épisode « et demi », trahi par sa dénomination initiale Ver.2.5, est-il pour autant indispensable aux fans de la série ?

Un an et trois mois. C’est le temps qu’il aura fallu à SEGA et Dingo pour nous proposer un nouvel opus de la série Project DIVA. En plus de temps qu’il n’en a fallu pour développer Project DIVA 2nd, le jeu se montre pourtant bien chiche en bouleversement. Les habitués de la série ne seront ainsi pas dépaysés de retrouver une interface identique par rapport au précédent jeu, si l’on met de côté les quelques modifications cosmétiques et pratiques des menus. Dans le même état d’esprit, SEGA n’a jamais caché son intention de ne pas toucher aux mécanismes de jeu de la série. On retrouve le système de défilement des quatre notes tel qu’il était dans Project DIVA 2nd, sans aucune variation. Au mieux, on constatera l’apparition des Help Items de challenge, censés multiplier les points gagnés pour la boutique du jeu mais sanctionnant plus durement les erreurs du joueurs.

La nouveauté se trouve pourtant là où on ne l’attendait pas : bien que conservant une répartition de la difficulté étalée sur quatre paliers, Project DIVA Extend relève drastiquement le niveau. Les enchaînements se font plus nombreux et les pièges plus fréquents. Que les novices se rassurent : le jeu reste toujours accessible, d’autant plus que le titre se montre plus tolérant au niveau des Game Over, mais les adeptes du scoring auront définitivement de quoi s’amuser sur l’ensemble de la playlist.

Alors que le second volet proposait 47 musiques, Project DIVA Extend se montre moins ambitieux avec ses 36 morceaux. Si SEGA s’était dans un premier temps vanté d’une playlist en grande partie inédite, il faudra plutôt souligner que le développeur a pioché dans les différents tiroirs de la licence : on retrouve ainsi des morceaux empruntés au second jeu et à la borne d’arcade, mais également des titres issus du contenu téléchargeable des deux premiers opus. A ce titre, certaines musiques ont bénéficié d’un lifting complet. Globalement, si on peut reprocher le côté recyclage de la sélection, on ne peut lui enlever sa grande qualité. On peut se féliciter également que les personnages autres que Miku Hatsune soient bien plus mises en avant, tout comme l’augmentation des duos.

Du côté des modules, le jeu affiche désormais le nombre spectaculaire de 167 costumes. Reprenant les 106 habits des deux précédents opus, le jeu intègre également les costumes des contenus téléchargeables de Project DIVA 2nd, à l’exception de Teto Kasane. Autant dire que le joueur n’a pas fini de tester encore et encore les différentes combinaisons possibles de clips et de modules, mais là encore, ceux ayant payé à l’époque les onéreux DLC du second opus risquent de grincer des dents. Les véritables nouveaux modules font la part belle aux collaborations avec d’autres jeux, mais s’inspirent également des dessins des clips originaux pour un résultat plus que réussi.

Sans surprise, on retrouve le système de boutique avec achat des modules débloqués grâce aux points gagnés en jouant. Des améliorations ont été consenties dans l’interface de gestion des costumes, permettant ainsi d’organiser les modules dans un ordre personnalisé, d’accéder aux costumes de base d’une base d’une simple touche ou de switcher rapidement d’un personnage à l’autre. On aurait toutefois aimé que SEGA aille encore plus loin dans la souplesse et l’ergonomie du système, évitant les nombreux allers-retours dans les menus.

Déjà reluisant dans ses précédentes incarnations, le moteur graphique du jeu s’affine encore plus en nous proposant une réalisation de haute volée. Le travail accompli se dégage dans une modélisation exemplaire des personnages et des décors, assortie de divers effets du plus bel effet. Plus marquant encore, l’animation des chanteurs gagne en réalisme. Le tout est servi par une fluidité constante, indispensable pour un jeu si exigeant. Mais au-delà de la prouesse technique, Project DIVA Extend se montre aussi très inspiré dans la réalisation de certains PV. Les développeurs avaient confié vouloir coller à l’esprit des clips originaux, et on ne peut que s’incliner devant l’originalité du traitement de Two-Faced Lovers ou le jeu de caméra de Rolling Girl pour ne citer qu’eux.

Dans les à-côtés, Project DIVA Extend se montre très proche de Project DIVA 2nd : les DIVA Rooms sont toujours présentes et l’Edit Mode demeure identique dans son fonctionnement à celui du second opus. Il hérite en revanche de nouveaux mouvements pour les personnages, mais également des décors des nouvelles musiques du jeu. En plus des Edit Play spécialement créés pour le jeu, il sera bien évidemment possible d’importer les créations des précédents jeux. Dans le même esprit, les joueurs pourront charger les sauvegardes de Project DIVA 2nd pour espérer récupérer leurs points et modules déjà débloqués. Le jeu offre également la possibilité d’importer le contenu téléchargeable du second opus. Les morceaux et modules déjà présents dans Project DIVA Extend seront tout de même ajoutés, permettant de les utiliser avant même de les débloquer dans le jeu.

Les afficionados du scoring appréciront par ailleurs les améliorations apportées à leur égard, avec l’apparition de façon plus claire des scores à l’écran de sélection du jeu ou encore la possibilité de photographier le tableau des scores pour le partager facilement. Au rang des déceptions, on soulignera que les écrans de loading n’ont pas bénéficié du même soin que les années précédentes. Fini la myriade de fanarts, on se contentera ici de dessins mettant en scène les nouveaux modules mais surtout de nombreux rendus 3D réalisés à partir du moteur du jeu.

Conclusion : Le socle de Project DIVA 2nd était suffisamment solide pour justifier l’absence de nouveautés dans les mécanismes du jeu. Toutefois, quitte à proposer un épisode 2,5, SEGA aurait pu faire l’effort d’inclure une sélection musicale plus conséquente. Difficile de ne pas reprocher au jeu de recycler un peu facilement certains éléments de la série. Pourtant, il serait réducteur de résumer Project DIVA Extend à ces petites déceptions. Vous connaissez l’adage, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. Le jeu a beau ne pas révolutionner la série, SEGA nous offre tout de même une prestation très correcte avec de jolis PV, une tonne modules et un challenge relevé pour les joueurs. De quoi patienter sagement en attendant le véritable Project DIVA 3rd.

En bref :

+ Réalisation et animation soignées.
+ Des PV de qualité.
+ Plus de 150 modules.
+ Gameplay toujours au poil.

+ La difficulté relevée.
+ Quelques améliorations pratiques.

- Très peu d’évolution.
- Du réchauffé si vous avez acheté les DLC de Project DIVA 2nd.

– Playlist moins conséquente que celle de Project DIVA 2nd.
– Les écrans de chargement moins inspirés.